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Le blog de TrotinetteElectrique » Le "pourquoi" du "comment" de l'addiction » 17 janvier 2023 à  04:53

Bonjour,

Vous trouverez suivant le lien un article, très long, sur la drogue comme instrument.
Peut-être y trouverez-vous aussi quelques réponses.

https://www.didyouno.fr/2020/01/12/instrumentalisation-de-la-drogue-2020-par-christian-p-muller/

Comme l’article est vraiment long, pénible à lire et que finalement personne ne le lira, voici les principales raisons avancées (résumé) :

POURQUOI CONSOMMER DES DROGUES ?

Les addicts sont perçus de manière négative, il est intéressant de comprendre pourquoi ils consomment. Ce n’est pas aussi simple que : “ils consomment pour oublier” ou “ils consomment parce qu’ils ont un problème mental”. Nous allons pouvoir nous servir des différents points énumérés par Hanna Pickard qu’elle retient de Christian Muller et de Gunter Schumann.

1. Amélioration des interactions sociales.
2. Facilitation de l’accouplement et du comportement sexuel.
3. Amélioration des performances cognitives et lutte contre la fatigue.
4. Facilitation de la récupération et de la gestion du stress psychologique.
5. Automédication des problèmes de santé mentale.
6. Curiosité sensorielle, élargissement des horizons expérimentaux.
7. Euphorie et hédonisme.
Hanna Pickard considère que l’addiction serait mieux caractérisée comme impliquant des choix pouvant être expliqués en reconnaissant les fonctions que servent les drogues et en les contextualisant avec d’autres facteurs, incluant les troubles psychiatriques, les opportunités socio-économiques limitées, une myopie dans la prise de décision, le déni et l’identité personnelle. Cette liste est fortement détaillée dans un papier de 2020 écrit par Chrisitan Müller, où il rajoute deux points supplémentaires :

8. Attractivité et apparence physique améliorées.
9. Facilitation des activités religieuses et spirituelles.
1. Amélioration des interactions sociales.

Beaucoup de personnes consomment de l’alcool pour lubrifier les liens sociaux en soirée, d’autres se sont mis à fumer du tabac pour faire comme les autres et pour ne pas être seuls à la pause au boulot, d’autres encore aiment beaucoup les entactogènes comme la MDMA pour cette sensation de se sentir plus proches des autres. De nombreuses études sont en ce moment même conduites sur les effets des psychédéliques, de la MDMA ou encore de la psilocybine afin d’étudier les effets thérapeutiques de ces substances. Bien entendu, l’environnement contrôlé dans lequel on teste ces substances avec une thérapie associée est bien différent de l’environnement réel des gens qui consomment régulièrement ou non. Pour autant les données vont toutes dans le même sens, il y a un potentiel énorme et il suffit de faire un tour sur les subreddits relatifs aux drogues ou encore Erowid pour voir que beaucoup de gens retirent des expériences positives de leurs consommations, qu’ils soient seuls ou entourés d’ailleurs.

2. Facilitation de l’accouplement et du comportement sexuel.

De la même manière que de nombreuses drogues aident sur le plan social, beaucoup permettent une deshinibition parfois nécessaire pour certaines personnes afin de démarrer une relation sexuelle. Bien sûr il peut y avoir un effet pervers où l’on associe la sexualité avec la drogue (comme dans le cas de nombreux chemsexeurs ayant du mal à coucher sans subsances). Bien qu’il y ait des consommations trop importantes, il y en a aussi des modérées. Déjà une simple bière peut permettre d’être plus loquace et d’oser se lancer (et la modération est bien le maitre mot ici, puisque trop boire peut rendre les gens cons et même empêcher l’érection). Etre trop intoxiqué apporte son lot de risques, que ce soit avec l’alcool, les opiacés ou encore un entactogène comme la MDMA ou une cathinone. Pour autant le fait est que consommer une substance peut rendre une expérience sexuelle plus intense et appréciable, même ponctuellement.

3. Amélioration des performances cognitives et lutte contre la fatigue.

Des étudiants consomment de la ritaline pour préparer un partiel, des serveurs consomment de la cocaïne pour performer et tenir la cadence, des routiers seraient prêts à s’injecter de la caféine dans les veines… Les stimulants sont prisés par la plupart des gens, de la nicotine à la cocaïne en passant par l’amphétamine parfois prescrite.

4. Facilitation de la récupération et de la gestion du stress psychologique.

Arrivé ici, on a compris la logique. Il existe des effets recherchés dans la plupart des domaines psychologiques dans lesquels les gens ont un intérêt personnel. Le cannabis par exemple aide certaines personnes à s’endormir, d’autres ont besoin de benzodiazépines pour leur action gaba-érgique (freiner leur activite mentale, en gros). Chacun ayant une vie, une expérience et un monde mental unique (même si semblable aux autres humains), il y a autant de raisons de stresser et donc de consommer (ce qui ne veut évidemment pas dire que tout le monde doit ou même peut consommer, mais des raisons existent néanmoins).

5. Automédication des problèmes de santé mentale.

Il n’est effectivement pas rare que des personnes consomment afin d’atténuer un trouble mental, notamment à cause de douleurs. Cela comporte de nombreux risques, comme celui de prendre une drogue pouvant aggraver un trouble mental, ou bien démarrer une addiction aux antidouleurs opioïdes par exemple. Cependant, une fois de plus, ce n’est pas sans raison que la consommation a commencé et il est donc important de prendre en compte que la personne a pu faire son propre calcul des pours et des contres. Il peut être rationnel de choisir d’avoir une addiction si cela permet d’éviter autre chose que l’on considère pire (même si, d’un regard extérieur, cela peut paraître insensé ou dangereux).

6. Curiosité sensorielle, élargissement des horizons expérimentaux.

Certains s’identifient comme des psychonautes, des explorateurs de leur propre psyché. D’autres cherchent simplement à voir le monde différement. Terrence McKenna et Timothy Leary sont par exemple connus pour avoir fait la promotion des psychédéliques, dans une optique d’ouverture d’esprit.

7. Euphorie et hédonisme.

Ce dernier point va de pair avec le précédent. Beaucoup de gens consomment des drogues parce que ça leur fait tout simplement plaisir et qu’ils en retire souvent une expérience positive et bénéfique. De plus, une consommation peut entraîner une amélioration de l’humeur, qui sans être forcément nécessaire est un effet agréable. Bien sûr le plaisir n’est jamais simple à comprendre et interpréter, puisque certains peuvent aimer souffrir, et que le plaisir peut précéder l’addiction.

8. Attractivité et apparence physique améliorées.

De nombreuses personnes consomment certaines substances afin de faciliter leur changement physique pour mieux coller aux canons de beauté. Ainsi les stimulants comme la nicotine ou les amphétamines sont parfois utilisés pour perdre du poids, notamment chez les femmes. Chez les hommes c’est plutôt la testostérone qui va être utilisée afin de développer les muscles et l’estime de soi.

9. Facilitation des activités religieuses et spirituelles.

Avec les drogues hallucinogènes, il est possible de vivre des “expériences mystiques”, c’est-à-dire des expériences où l’on aura l’impression d’avoir vécu une connexion intense avec la nature et/ou le divin. Cela peut se faire dans le cas de rituels religieux ou bien dans le cadre d’une expérience personnelle. Et comme en attestent de nombreux trip reports sur erowid ou même r/drugs, ce n’est pas sans risque que de modifier à ce point sa perception même sur un temps très court, tant l’expérience peut être “life-changing” (littéralement modifier durablement la vision que l’on a du monde, une sorte d’intospection extrême).

On pourrait rajouter à cette liste la tentative de réduire l’angoisse et l’anxiété, mais on peut également considérer que cette idée se retrouve dans la ligne ”gestion du stress” ou ”santé mentale”.
On peut aussi penser à l’ennui ou malheureusement parfois, au désespoir, vu le manque d’alternatives à la prise de drogues dans certaines conditions, en particulier lorsqu’on est à la rue.

Dans ce résumé, il n'est pas question de neurobiologie ou de traumatisme, pour cela il faut lire l'article, et pas seulement celui-ci.
L’histoire qu’on t’a servie sur le suicide, c'est immensément culpabilisant, pour moi c'est une très mauvaise réponse, probablement marquée par la psychanalyse. Dit comme ça brusquement, c'est n'importe quoi en tant que généralité mais peut-être y-a t’il du vrai dans ton cas, compte tenu des OD.
Je dirais à l’inverse que l'on peut éventuellement consommer car la vie est dure et qu’on peut avoir du mal à y faire face, plutôt que de vouloir en finir plus vite avec elle en prenant des substances. Ce n’est pas la même chose.



Bonne journée. …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Préjugés contre les PUDs: la chasse est ouverte ! » 16 décembre 2022 à  10:32

Bonjour,

J’ai des doutes concernant une éventuelle pénurie.
D’abord, la Méthadone fait partie de la liste des médicaments déclarés essentiels par l’OMS, de plus c’est Bouchara qui commercialise et pour finir, les pouvoirs publics trouveraient, je le crois, l’affaire suffisamment pénible pour nous dénicher derechef un substitut au substitut.


Il n’y a pas de signaux, mêmes faibles, pouvant faire imaginer des ruptures, même très provisoires; je ne vois aucune raison précise pour que cela arrive, bien que ce soit une angoisse tout à fait compréhensible, mais basée sur rien.
Dans tous les cas, tu peux dire à ton amie que ça n’a pas de sens d’éviter de prendre un médicament parcequ’éventuellement, peut-être, car on sait jamais, dans un monde, il y aurait potentiellement un risque d’éventuelles ruptures.
Depuis plus de 25 ans que les MSO sont mis en place, ce n'est d'ailleurs jamais arrivé.

Pour moi il y aura de la metha tant que le système, dans son ensemble, tiendra et que les politiques de santé publique continueront à aller dans ce sens.


Bonne journée. …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Edito : Nous sommes des Personnes Utilisatrices de Drogues (PUD) » 28 juin 2022 à  11:43

[quote=prescripteur]envers les homosexuels, (Il y a encore un usage privé mais l'usage public est[/quote]
Et pour rebondir sur le début de cet article de psychanalyste, j'ai une remarque sur le signifiant qui corrobore ce que dit l'auteur (il me semble qu'il n'y a pas d'exemple dans le texte pour ça).

Je ne suis pas homosexuel moi-même mais j'ai beaucoup d'amis (d'un certain âge) qui le sont.
J'ai remarqué que mes amis s'appellent entre-eux ”pédés” ou ”nous les pédés”, avec quelques variantes.
Par contre, je ne semble pas autorisé à parler de la sorte, sinon tout le monde se tait tout d'un coup.

Ça m'a toujours intrigué et je n'ai jamais osé demander pourquoi, mais je suppose qu'il s’agit de s'approprier la stigmatisation, un peu comme aux US les blacks peuvent entre eux s’appeller ”nigger”. Dans ”tox” aussi je trouve qu'il y a des finesses, ce n'est pas exactement ”drogué”. C'est stigmatisant peut-être, mais mine de rien c'est riche.

On arrive ainsi à créer un mot qui stigmatise dans la bouche de certains mais qui est un signe d'appartenance à un groupe pour d'autres, par une sorte de retournement de situation.
Un signe d'appartenance mais aussi un mot pour la colère.

En effet, ces mots restent des insultes ou le sont devenues.
Cependant, je ne comprendrais jamais pourquoi bannir le mot ferait changer les mentalités, ce n'est pas le mot qui crée la pensée mais il en est juste le reflet. Il peut être vite être remplacé par d'autres tant la langue évolue.
Ça serait beaucoup réduire un être humain que de penser qu'en lui interdisant un mot on va réussir à le réhabiliter, il y a tellement d'autres déterminants, des schémas de pensée tellement puissants chez nous, des représentations faussées qui remontent à l'enfance ou à de mauvaises expériences. Pour moi c'est à ça qu'il faudrait commencer par s'attaquer, par exemple en manifestant clairement.


Je ne sais pas en quels termes, par quels moyens, l'on peut mesurer l'efficacité de cette méthode de bannissement et de l'impact général que cela peut avoir. Peut-être que les psychanalystes de Cairn y arrivent, mais c'est par l'exercice de la pensée seule.
J'ai lu certes un peu vite, il y a du Freud et du Lacan, il y a aussi des réflexions intéressantes mais c'est un peu fumeux comme de coutume en psychanalyse.
En tout cas j'ai pas vu de preuves ni rien de bien concret.

Je ne suis plus tout jeune non plus, mais je ne suis pas aussi sûr que vous que les mentalités aient changé parcequ’on ne dit plus ”rital” ou ”portos”, je ne suis même pas sûr qu'elles aient changé tout court, ou alors si peu, sinon il n'y aurait pas tous ces débats.
J'aimerais que ça marche mais ça me semble tellement tiré par les cheveux...

Bonne journée, merci pour l'article. …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Edito : Nous sommes des Personnes Utilisatrices de Drogues (PUD) » 26 juin 2022 à  10:06

[quote=prescripteur]Pour aller plus loin avec nos amis canadiens. Amicalement

https://www.camh.ca/fr/info-sante/guides-et-publications/les-prejuges



Parlons des préjugés

Par préjugés, on entend des attitudes negatives (opinions préconçues) et un comportement négatif (discrimination) envers les personnes ayant des problèmes de toxicomanie et de santé mentale.

Avoir des préjugés, c’est :

avoir des idées figées et porter des jugements: par exemple, penser que les personnes qui ont des problèmes de toxicomanie et de santé mentale ne sont pas normales ou ne sont pas comme nous ; qu’elles ont causé leurs problèmes ; ou qu’elles peuvent vite régler leurs problèmes si elles le veulent vraiment ;
craindre et éviter ce qu’on ne comprend pas : par exemple en excluant les personnes ayant des problèmes de toxicomanie et de santé mentale des activités courantes de la vie (avoir un emploi ou un endroit où elles peuvent vivre en toute sécurité).

Nos attitudes et nos jugements ont une incidence sur la façon dont nous percevons les gens qui nous entourent et dont nous nous comportons en leur présence. Lorsqu’on parle d’attitudes et de comportements négatifs envers une personne en raison de son sexe, de son orientation sexuelle, de sa culture, de sa race ou de sa religion, on appelle cela avoir des opinions préconçues et faire preuve de discrimination à son endroit.

Il ne faut pas avoir peur de dire ce que sont vraiment les préjugés
Les effets des opinions préconçues et de la discrimination

Les opinions préconçues et la discrimination ont pour effet d’exclure les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie des activités auxquelles d’autres personnes peuvent se livrer. Cela limite la capacité des personnes :

de décrocher et de garder un emploi ;
de trouver et de garder un logement sécuritaire ;
d’obtenir des soins de santé (y compris un traitement pour leurs problèmes de toxicomanie et de santé mentale) et d’autres services de soutien ;
de se faire accepter par leur famille, leurs amis et leur collectivité ;
de nouer des liens d’amitié et d’autres relations à long terme ;
de participer à des activités sociales.

Dans bien des cas, les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie intériorisent les opinions préconçues et la discrimination dont elles font l’objet. Cela les mène :

à croire les messages négatifs que d’autres personnes et les médias transmettent à leur sujet (auto-préjugés) ;
à manquer d’estime de soi parce qu’elles éprouvent de la culpabilité et de la honte.

Les opinions préconçues et la discrimination font en sorte que les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie cachent leurs problèmes. Par conséquent :

elles évitent de chercher l’aide dont elles ont besoin ;
il est moins probable que leurs problèmes de santé mentale ou de toxicomanie s’atténuent ou disparaissent.

Faire une différence

Voici 7 mesures très importantes que vous pouvez prendre pour réduire les opinions préconçues et la discrimination à l’égard des personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie:

[b]1. Renseignez-vous.
[/b]
Renseignez-vous sur les problèmes de toxicomanie et de santé mentale : ce qui les provoque, les personnes les plus susceptibles d’en avoir et les moyens de les prévenir ou d’en atténuer la gravité.

Apprenez à distinguer les faits des mythes.

[b]2. Soyez conscient de vos attitudes et de vos comportements.[/b]

En grandissant, nous avons tous été exposés aux opinions préconçues et aux jugements véhiculés par la société et renforcés par la famille, les amis et les médias.

Mais nous pouvons changer notre façon de penser et nos perceptions : les gens sont des êtres humains uniques, et non pas des étiquettes ou des stéréotypes.

[b]3. Pesez vos mots.[/b]

[b]Les mots que nous employons peuvent influencer la façon de penser d’autres personnes et les propos qu’elles tiennent.
[/b]
Utilisez des mots précis qui ne blessent pas lorsque vous parlez de personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie.

[b]Par exemple, au lieu de parler d’un « schizophrène», utilisez l’expression « personne vivant avec la schizophrénie ».[/b]

[b]4. Sensibilisez les autres.
[/b]
Trouvez des occasions de communiquer les faits sur les personnes ayant un problème de toxicomanie et de santé mentale, et une attitude positive à leur égard.

Lorsque des gens ou les médias donnent des renseignements erronés, confrontez-les aux mythes et aux stéréotypes qu’ils véhiculent. Dites-leur comment les mots négatifs et les descriptions inexactes qu’ils utilisent affectent les personnes ayant des problèmes de toxicomanie et de santé mentale et renforcent les idées fausses qu’on se fait de ces personnes

[b]5. Mettez l’accent sur les aspects positifs.
[/b]
Les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie apportent une contribution importante à la société. Leurs problèmes de santé ne sont qu’un aspect de leur vie.

Nous avons tous entendu les histoires négatives. Mettons l’accent maintenant sur les histoires positives. Par exemple, saviez-vous que Ron Ellis vivait avec une dépression au sommet de sa carrière dans la Ligue nationale de hockey ?

[b]6. Accordez votre appui.[/b]

Traitez les personnes qui ont des problèmes de toxicomanie et de santé mentale avec dignité et respect. Pensez-y : comment aimeriez-vous qu’on vous traite à leur place ?

Si des membres de votre famille, des amis ou des collègues de travail ont des problèmes de toxicomanie ou de santé mentale, appuyez les choix qu’ils font et soutenez les efforts qu’ils déploient pour se rétablir.

[b]7. N’excluez personne.
[/b]
Au Canada, la loi interdit aux employeurs et aux fournisseurs de services toute discrimination à l’endroit des personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie. En empêchant ces personnes d’obtenir un emploi, un logement ou des services de santé, par exemple, que les autres tiennent pour acquis, on enfreint les droits de la personne.

Les personnes ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie ont le droit d’être traitées de façon égale par la société. Faisons en sorte que ce soit le cas.[/quote]
Bonjour,

On ne peut qu’approuver (avec quelques réserves), et aller dans le sens du texte.

Mais pour revenir au sujet, de la théorie à la réalité il y a un monde. Et pour moi ce n'est pas l'utilisation de PUD ou non qui y changera quelque chose, je veux bien modifier les fausses représentations des gens, seulement ici ça me semble ridicule si on dézoome un peu. De plus, je ne voudrais pas qu'il soit insinué que la personne qui n'utilise pas ”les bons termes” stigmatise par défaut, ça fait bizarre.

Comme vous l’avez vu, PUD rebute déjà dès le départ certains usagers, sans vraiment pouvoir l'expliquer clairement. Je ne me souviens pas qu'il y ait eu ce débat avec UD. A mon avis ca ne présage rien de bon pour l'avenir du concept.

Je sais qu’à titre personnel je ne l'utiliserai pas, mais bonne chance à PUD après tout, il y a eu un bon débat.

Bon dimanche. …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Edito : Nous sommes des Personnes Utilisatrices de Drogues (PUD) » 02 juin 2022 à  23:01

[quote=plotchiplocth][quote=Échec Scolaire]Il y a sûrement des thèses et des bouquins d’activistes dans le milieu étudiant, mais des études à ma connaissance il y en a peu.[/quote]
il y a au moins à ma connaissance le travail de Pierre Bourdieu qui étaye ce rôle du langage, notamment dans "[i]langage et pouvoir symbolique[/i]"
la 4ème de couverture de ce bouquin: "[i]Message destiné à être déchiffré, la parole est aussi un produit et un instrument de pouvoir : on peut agir avec des mots, ordres ou mots d’ordre. Mais la force qui agit à travers les mots est-elle dans les paroles ou dans les porte-parole ou, plus justement, dans le groupe même sur lequel s’exerce leur pouvoir ? Il faut intégrer des traditions théoriques fictivement opposées pour construire une théorie du pouvoir symbolique, outil indispensable pour comprendre son terrain d’exercice privilégié, celui de la politique. Mais la politique n’est pas le seul lieu où opère la violence symbolique, cet abus de pouvoir d’autant plus pernicieux qu’il s’exerce dans et par son invisibilité : seule une forme très particulière d’analyse du discours peut le débusquer là où l’on s’attendait le moins à le trouver[/i]"[/quote]
Je m'attendais à plus précis mais ça ne m'étonne pas que tu invoques Bourdieu.
Je ne sais pas ce qu'il aurait dit des drogues.
Si tu as pu finir un seul de ses livres, mes félicitations.
Si tu penses y avoir compris quelque chose, tu es bien plus fort que moi.

Mais c'est un de nos plus grands intellectuels, alors je m'efface devant l'autorité. …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Edito : Nous sommes des Personnes Utilisatrices de Drogues (PUD) » 02 juin 2022 à  21:02

[quote=plotchiplocth]et d'être assigné.e à la place de "celui qu'il ne faut pas être" par le langage?[/quote]
Je ne comprends pas bien.
Ce qui éventuellement nous assigne, c'est la pensée de l'autre, une pensée construite depuis longtemps, et autour de représentations du monde qui ne sont pas forcément les nôtres.
Sans vouloir faire de relativisme, l'autre considère que ses idées sont meilleures que les tiennes.

C'est directement contre les représentations qu'il faudrait lutter, je veux dire en matière de drogues.
Et franchement, croire qu'on y arrivera avec des points de détail compréhensibles uniquement par les utilisateurs du site et des points médians qui n'ont rien à voir en RDR, j'ai un doute.

Je rejoins plus l'idée de Mr.No, autant s'attaquer directement au législateur ou du moins envisager des modes d’actions plus réalistes, et avec un délai d'impact plus court. Je n'ai par contre aucune idée de la façon dont il faudrait s'y prendre d'une façon globale. A titre personnel je me défend en apprenant à bien connaître mon ennemi, ce qui donne des moyens efficaces de lutte.

Enfin, et c'est le plus important, il faudrait prouver définitivement que la manipulation du langage, telle que tu l’envisages, modifie les concepts liés à la drogue. Ce qui n'est pas une évidence. Il y a sûrement des thèses et des bouquins d’activistes dans le milieu étudiant, mais des études à ma connaissance il y en a peu.

Bonne soirée. …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Edito : Nous sommes des Personnes Utilisatrices de Drogues (PUD) » 02 juin 2022 à  10:39

[quote=Psilosophia]on m'a jamais reproche de pas être [i]inclusif[/i].[/quote]
Pour l'instant...car on ne choisit pas ce qui peut nous être reproché, qu'il y ait ou non motif à cela.

D'ailleurs, pour faire une image si mauvaise qu'on pourrait me la reprocher, j'en vois 6 millions qui n'avaient rien à se reprocher et pourtant il y a eu reproches et représailles.

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Edito : Nous sommes des Personnes Utilisatrices de Drogues (PUD) » 15 mai 2022 à  06:29

[quote=Morning Glory]Je trouve ça étrange d'avoir une communauté qui ne se bat pas pour ses propres droits. Le fait de dire "personne handicapée", "personne racisée", "personne trans" ne choque pas les communautés respectives j'ai l'impression, du peu que j'en vois. C'est la première fois que j'observe de telles réserves et ce n'est pas un reproche, simplement de l'étonnement.

[quote=kaneda]Que je consomme ou non je suis avant tout un être humain et je ne veux pas être identifier uniquement comme un consommateur de produits stupéfiants, que je consomme ou non ça me regarde, et je ne veux pas être définis comme tel, c'est beaucoup trop réducteur. D’ailleurs je n'utilise presque jamais cet acronyme dans mes messages.[/quote]
Ça pour moi c'est quand même nier une partie de toi même, je veux dire socialement parlant. Les gens te traiteront de drogué pour beaucoup. PUD ba j'y trouve nettement plus soft et respectueux en fait quitte à choisir ?

[quote=échec scolaire]Même si le texte de cependant ne recelle pas d'obligation ni d'injonction performative, doit-on nous aussi obligatoirement utiliser l’acronyme PUD à la place d'usager et que se passe-t-il si l'on persiste à utiliser le mauvais terme ?[/quote]
Je parle en mon nom: non perso je ne t'obligerai pas à utiliser ce terme (en général heu, je n'oblige pas à utiliser tel ou tel terme, ce qui me semble normal (je n'ai jamais obligé personne à utiliser l'écriture inclusive par exemple, en revanche moi on m'a reproché de l'utiliser par moi même, alors qu'il a été prouvé que c'est un outil parmi tant d'autres pour réduire les inaglités de genre dans l'imaginaire collectif... :surp: donc là c'est plutôt à moi qu'on a tenté d'imposer des règles d'écriture), mais par contre je décourage effectivement ceux qui stigmatisent, en argumentant ma position, et je dis bien décourager, pas lyncher.). Je trouve ça juste dommage de ne pas utiliser un outil de sociologie pour tenter de nous battre et de nous sortir de la stigmatisation dans laquelle nous sommes tous et toutes embourbés. Comme si ça te semblait normal ou que tu t'en fichais de tes propres droits. Je respecte, j'ai juste du mal à comprendre...[/quote]
Merci pour ta réponse.

Je comprends ton étonnement et dans ton raisonnement tu n'as pas tort.
Pour ma part, j'utilise bien les termes de ” personne handicapée ”, par exemple, mais il y a des différences.
- il ne me semble pas avoir reçu d'injonction à l'utiliser, personne n'a tenté de me persuader de le faire, encore moins l’admin de psychoactif.
- quand par mégarde je dis ”handicapé”, ça ne choque personne, à juste titre.
- j'ai du respect pour Pierre et pour toi, et si je partage certaines idées avec vous, je ne peux les partager toutes, en particulier celles qui me semblent relever d'une idéologie trop forte, très présente ici.
- on peut-être d'accord pour UD car après tout pourquoi pas, mais repérer un glissement à l'apparition de PUD puisqu’après, si on accepte ça, on est sûr de rien.
- les dérives bourdieusiennes ne m'intéressent pas.
- il est possible que certains usagers, dont moi-même, aient attendus le signal pour manifester leur opposition ou du moins leurs doutes envers certains idéaux présents ici, voire tenter de dire qu'ils considèrent certaines positions extrêmes ou à un moindre degré hypocrites. Encore une fois avec tout mon respect.
- il a déjà été dit que nous ne sommes pas sans ignorer que modifier la langue modifie la pensée, je considère que Psychoactif et sa modération n'a pas vocation à modifier la mienne. C'est malheureusement une pratique qui s'est installée, qui semble perdurer, guidée par la direction à sens unique qui sert de credo au site. Ça dérive de plus en plus, on voit arriver de l'écriture inclusive et franchement ça ne devrait pas être le propos. Comme je le disais précédemment, il est possible que la majorité (donc à l'exception de la modération qui parle d'une seule voix) n'ait rien à faire que vous utilisiez PUD ou pas, mais désire simplement montrer une forme d'opposition plus générale, étant donné que cette fois on semble y avoir droit. Eh oui, c'est dur d'être aimé par des cons.
- perso le terme d'usager m’allait bien, je trouve que justement il se situe au milieu entre ”drogué” et ”PUD” , c'est pour moi idéologiquement neutre, c'est simple, peu connoté, et tout le monde peut comprendre.
C'est aussi plus subtil, en tout cas pour moi, ça risque moins de braquer les gens et on peut s'en servir efficacement comme pied-dans-la-porte pour amener d'autres idées. Bref, c’est suffisant, c'est un mot qui parle de lui-même et je ne vois pas la nécessité d'en changer car pour moi il ne stigmatise personne.
- utiliser PUD ou non ne modifiera pas l'opinion des individus qui ne sont pas concernés, franchement et en dehors de toute considération sociologique, je ne vois pas pourquoi ça marcherait. Il y a sûrement d'autres façons d'utiliser son énergie si l'on veut lutter contre la stigmatisation, à commencer par porter ses convictions vers ceux qui stigmatisent et non le contraire.

Désolé pour la forme, il est trop tôt ce Dimanche et de toutes façons j'arrête là. Bonne journée Morning Glory. J'apprécie ton discours, c'est argumenté, et au moins tu ne spawn pas simplement pour critiquer la forme ou pointer des généralités, enlever des champis ou en mettre d'autres par copinage.

PS: je précise au passage que je ne suis presque jamais d'accord avec vous sur ce genre de sujet mais je vous lis avec intérêt car vous arrivez parfois (et même ici) à pousser des concepts qui me font réfléchir, alors tout n'est pas perdu, continuez à vous battre. Au fond vous avez mon soutien, ne serait-ce que pour votre courage et persévérance. Mais qui aime bien châtie bien et aujourd'hui j'en ai eu l'occasion. …

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Edito : Nous sommes des Personnes Utilisatrices de Drogues (PUD) » 14 mai 2022 à  17:48

[quote=meumeuh]Je doute fort, que tu puisses savoir,comme tu le dis ce que la majorité des personnes peuvent en penser.
[b]J'ai dit ”je pense” dans le sens ”je crois”, fais pas semblant de pas comprendre et ne déforme pas mes propos.
D'ailleurs jusqu'à présent les commentaires montrent que j'avais plutôt raison, j'espère que tu viendras compter avec moi le jour où vous fermerez le topic. De plus j'ai le droit de croire ça comme toi le contraire.[/b]


Les professionnels dans le champ de ll 'addictologie, et pas uniquement les médecins
[b]Et alors ? Et puis maintenant c'est une référence ”l’addictologue nephaliste” ? Bien sûr qu'ils utilisent des acronymes, c'est pas nouveau.[/b]

Je sais pas si je suis clair ^^
[b]Pas trop non[/b][/quote]

Le blog de Equipe de PsychoACTIF » Edito : Nous sommes des Personnes Utilisatrices de Drogues (PUD) » 14 mai 2022 à  12:13

[quote=pierre]Bonjour

Je me permet de relancer cet edito.
Perso je trouve cela assez étonnant (j'allais dire flippant) qu'il n'y ait pas plus de commentairres ou même de "oui !" en réponse à cet edito.

Est ce que c'est parce que vous considérez que nous avons totalement raison et qu'il n'y a rien à dire de plus ?

Pierre[/quote]
Je pense que la majorité des lecteurs se moque éperdument de ta vision et le manque de commentaires en est la preuve.
Les gens viennent pour s'informer, discuter, poser des TR, demander des conseils etc..., pour le reste on a bien compris ta position et celle de la modération, comme tu vois ça n'intéresse personne depuis 3 jours.

J'espère cependant que ça va venir maintenant que c'est relancé, car malgré tout il devrait y avoir débat, ce qui est difficile ici sur ce type de sujet comme tu le sais pertinemment.
C'est peut-être pour ça, les usagers n'ont pas envie de se faire engueuler, et du coup il ne disent plus rien qui pourrait vous vexer.

Pour finir j'ai une question, du même ordre que CabaretVert:
Même si le texte de cependant ne recelle pas d'obligation ni d'injonction performative, doit-on nous aussi obligatoirement utiliser l’acronyme PUD à la place d'usager et que se passe-t-il si l'on persiste à utiliser le mauvais terme ? …

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